Le Moyen Âge est souvent associé à des châteaux, des chevaliers, et des batailles épiques, mais la médecine de cette époque est tout aussi fascinante… et effrayante. À une époque où la science médicale moderne n’existait pas encore, les gens cherchaient désespérément des remèdes pour leurs maladies.
Cela les a conduits à adopter des pratiques médicales parfois étonnantes, voire choquantes, que nous trouvons aujourd’hui absurdes. Dans cet article, nous allons explorer six des pratiques médicales les plus étranges et dangereuses utilisées au Moyen Âge.
La trépanation : percer des trous dans le crâne
Qu’est-ce que la trépanation ?
Imaginez qu’on vous dise que, pour soulager une migraine, il faut percer un trou dans votre crâne. Eh bien, c’est exactement ce qu’on faisait avec la trépanation.
Cette méthode médicale consistait à retirer une partie du crâne pour « libérer » ce qui était perçu comme des esprits maléfiques ou pour soulager la pression sur le cerveau.
Pourquoi les gens se faisaient-ils trépaner ?
La trépanation était souvent utilisée pour traiter des maladies mentales ou des blessures à la tête. À cette époque, on pensait que les migraines, les crises d’épilepsie et même la folie étaient causées par des esprits maléfiques qui possédaient le corps. Faire un trou dans le crâne permettait soi-disant de libérer ces démons.
Les dangers de cette pratique
Bien entendu, percer un trou dans la tête comporte des risques énormes. L’infection, l’hémorragie, et même la mort étaient fréquents. Pourtant, certains patients survivaient, et des crânes de trépanation cicatrisés ont été retrouvés, prouvant que certaines personnes vivaient après l’opération.
Mais dans la plupart des cas, les conséquences étaient graves et souvent fatales.
La saignée : guérir en vidant le sang
La saignée comme traitement universel
La saignée est probablement l’une des pratiques médicales médiévales les plus connues. Selon la théorie des humeurs, très répandue à l’époque, le corps humain contenait quatre fluides (sang, bile jaune, bile noire, et flegme) qui devaient être équilibrés pour maintenir la santé.
Ainsi, on pensait que trop de sang causait des maladies. La solution ? Retirer du sang du corps.
Les instruments utilisés pour la saignée
Pour effectuer une saignée, on utilisait divers outils, comme des lancettes ou des couteaux. Mais l’instrument le plus célèbre reste les sangsues. Ces petites créatures étaient placées sur la peau pour sucer le sang. Les médecins médiévaux croyaient que cette pratique permettait de restaurer l’équilibre des humeurs dans le corps.
Pourquoi cette méthode était-elle si populaire ?
La saignée était incroyablement populaire car elle reposait sur la médecine ancienne d’Hippocrate et de Galien. Ces deux médecins de l’Antiquité avaient un immense respect, et leurs théories sont restées en vigueur jusqu’au 19e siècle.
Même si la saignée était souvent plus nuisible que bénéfique, elle a persisté à travers les siècles.
L’exorcisme médical : soigner les maladies par la foi
La croyance en la possession démoniaque
Au Moyen Âge, les maladies n’étaient pas simplement des déséquilibres physiques ; beaucoup de gens croyaient que la maladie était causée par des forces surnaturelles, comme les démons.
Ainsi, en cas de maladies mentales ou même de fièvres graves, les gens soupçonnaient souvent une possession démoniaque.
Les rituels d’exorcisme comme traitement médical
Face à cette croyance, l’exorcisme est devenu un « traitement » pour de nombreuses affections. Les prêtres étaient appelés pour prier et accomplir des rituels visant à chasser les esprits maléfiques du corps de la personne malade.
Ces rituels incluaient parfois des jeûnes forcés, des flagellations, ou des inhalations de fumées d’encens. En tant que traitement médical, cela n’avait évidemment aucune base scientifique.
Conséquences pour les patients
Ces exorcismes étaient souvent très dangereux. Non seulement ils ne traitaient pas les véritables causes de la maladie, mais ils pouvaient aggraver l’état du patient.
De plus, certaines victimes d’exorcisme souffraient de mauvais traitements physiques ou même de privations alimentaires.
Le traitement par les herbes toxiques
L’utilisation des plantes toxiques comme médicaments
À une époque où la pharmacologie moderne n’existait pas, les herbes étaient les principaux médicaments. Cependant, certaines plantes utilisées au Moyen Âge étaient extrêmement toxiques.
Par exemple, la belladone et la mandragore étaient couramment utilisées, malgré leurs propriétés hautement vénéneuses.
Les risques et effets secondaires
Ces plantes pouvaient provoquer des hallucinations, des paralysies et même la mort si elles étaient mal dosées. Les médecins de l’époque avaient peu de connaissances sur la toxicité des plantes, ce qui entraînait de nombreux cas d’empoisonnement accidentel. Paradoxalement, ces herbes étaient utilisées pour traiter des maladies allant de la douleur à l’infertilité.
Pourquoi ces herbes étaient-elles malgré tout utilisées ?
Malgré les dangers, les plantes toxiques restaient populaires car elles avaient souvent des effets immédiats sur les patients, ce qui les faisait paraître efficaces.
En outre, à une époque où les connaissances médicales étaient limitées, les gens étaient prêts à tout essayer pour soulager leurs souffrances, même au risque de leur vie.
La cure par les animaux : sangsues et autres créatures
L’usage des sangsues dans la médecine médiévale
Outre la saignée, les sangsues avaient un autre usage en médecine médiévale. On croyait que ces créatures pouvaient non seulement aider à purifier le sang, mais aussi à traiter les inflammations et les infections. On plaçait des sangsues sur les patients pour qu’elles aspirent le sang et les « toxines » supposées.
Les animaux utilisés pour d’autres traitements
D’autres créatures étaient également utilisées pour leurs supposés bienfaits médicaux. Par exemple, les asticots étaient parfois appliqués sur des plaies pour « nettoyer » les tissus morts. De même, on croyait que les toiles d’araignées pouvaient aider à arrêter les saignements, et les médecins appliquaient parfois des araignées écrasées sur des plaies infectées.
Les résultats de ces traitements
Aussi étrange que cela puisse paraître, certains de ces traitements avaient un fond de vérité. Par exemple, les asticots étaient (et sont encore) parfois utilisés pour dévorer les tissus morts dans les plaies infectées. Cependant, dans la plupart des cas, ces traitements à base d’animaux étaient inefficaces et souvent dangereux.
L’urine comme outil de diagnostic
Le rôle de l’urine dans les diagnostics médiévaux
L’analyse d’urine, ou « uroscopie », était une méthode de diagnostic très répandue au Moyen Âge. Les médecins examinaient la couleur, l’odeur et même le goût de l’urine pour diagnostiquer une maladie. Ils croyaient que l’urine révélait des informations sur l’état des organes internes.
Des méthodes peu fiables mais courantes
Aujourd’hui, nous savons que ce type de diagnostic est très limité. Mais à l’époque, les médecins médiévaux n’avaient pas accès à la technologie moderne, comme les tests sanguins ou les scanners, et ils devaient se fier aux outils à leur disposition. Bien que ce type de diagnostic soit peu fiable, il était néanmoins considéré comme un élément clé de la médecine médiévale.
Conclusion
En repensant à ces pratiques médicales folles du Moyen Âge, il est étonnant de voir à quel point la médecine a évolué. Ce qui nous semble aujourd’hui absurde et dangereux était, à l’époque, perçu comme innovant et salvateur.
Heureusement, la science et la médecine modernes nous ont permis de comprendre véritablement le corps humain et de mettre en place des traitements beaucoup plus sûrs et efficaces.
Si ces histoires vous ont intrigué, imaginez à quel point la vie au Moyen Âge était différente et dangereuse. Et qui sait, peut-être que dans quelques siècles, les gens regarderont nos pratiques médicales actuelles avec autant d’étonnement !